Née avec l’art contemporain, je surfe depuis sur cette vague de liberté. J’aime démonter, tout,…puis je remonte, la plupart du temps ça fonctionne,…quelquefois, pas. Dernièrement, j’ai démonté des gouaches de Pascal Forthuny, puis remontées; ça fonctionne,…ou pas. Pour cette occasion, mon pseudonyme était Nadine Forthuny. J’ai pris pour ma première exposition en avril 87 au IVième Salon des jeunes artistes à Paris où j’ai obtenu le 1er prix de sculpture avec mes personnages ronds et contemplatifs, le surnom que me donnaient des amis: Nana. Que de questions incongrues ou de moqueries avec cet alias qui était tout simplement le diminutif de mon prénom. Entre Zola, Niki de Saint Phalle ou les serviettes périodiques, j’ai tout entendu! S’en sont donc suivis moult pseudonymes, au gré de mes travaux, de mes lieux d’exposition, de mes humeurs: Smelina, Nadine Willems, Rosy Martoll, LLotram, 200008, Ixis, Martolli, Nadine Forthuny, Madame Martoll…
J’ai eu quelques heures de « gloire » en 1998 avec une fontaine « les Règles de l’Art » censurée lors d’une exposition à Paris. J’ai réalisé cette sculpture avec une rapidité inhabituelle, sans réfléchir et sans connaître son sens. J’ai été choquée par la violence des réactions en particulier que l’on m’ait accusée de faire de la provocation, preuve qu’à cette époque les menstruations étaient encore un sujet tabou. En un éclair cette censure m’a ouvert les portes de tous les lieux alternatifs parisiens (merci): le musée Adzac, 14ieme, le squat artistique de la Granges aux Belles, 10ième, le Dépôt Matignon, 8ième… des articles dans Charlie-Hebdo, Union, Le Parisien… des interviews à Radio Libertaire. Je n’ai pas su expliquer le sens de cette sculpture, le feu follet s’est éteint et je suis partie en Corse, en 1999, pour une année de réflexion. J’y suis restée!
Sur cette île de beauté, je suis passée de l’argile et de la résine, au métal pour fabriquer des meubles et des lampes, dans le même temps, à la photo, la vidéo, puis en 2005, à la peinture. Puis j’ai réussi à trouver un sens, à mettre en mot, à imaginer une histoire: la clé, autour de la sculpture fontaine qui avait fait couler un peu d’encre à défaut de sang. J’ai mis cette histoire en livre puis en ligne dans ce site que j’ai construit pour l’occasion.
En 2016, tout était « réglé ».
Depuis je peins, toujours en Corse, mon paradis alternatif.